Le modèle de travail à l’ancienne ne fonctionne pas. L’emploi permanent et fixe est fortement remis en question. La recrudescence de travailleurs indépendants, ne souligne rien d’autre que l’émergence d’une révolution sociale et culturelle du monde de l’entreprise.
Pour répondre à cette tendance, les entreprises commencent à délaisser les modèles basés sur la théorie X (le système hiérarchique traditionnel) pour se tourner vers des structures basées sur la théorie Y. Ce type de structure encourage le travail collaboratif, et les salariés y sont plus impliqués. Chaque salarié est considéré comme un individu à part entière et plus uniquement comme un ouvrier de base.
La flexibilité est devenue essentielle, et les entreprises exploitant la théorie Y cherchent de plus en plus à adapter le travail à leurs employés plutôt que de demander aux salaries de s’adapter à l’entreprise. PwC a estimé à 50% l’augmentation du nombre d’employés mobiles d’ici à 2020, ce qui va probablement contribuer au boom des travailleurs indépendants ou à distance.
La gig economy permet aux entreprises de bénéficier de nombreux avantages. Les contrats à court-terme, plus souples, peuvent permettre de pallier un manque de personnel, à tous les niveaux. Les consultants free-lance peuvent aussi être très utiles pour élaborer une stratégie efficace. Il existe également un vrai marché de la maintenance informatique : des spécialistes du monde entier sont disponibles en un clic pour résoudre tous vos problèmes. Même les Account Managers, rôle-clé dans notre métier, peuvent être free-lance.
Cela profite à tout le monde. Les jeunes entreprises ont besoin de personnes qualifiées pour les aider, mais elles n’en ont pas forcément besoin en permanence ou à temps-plein, et n’ont
pas forcément les moyens de les rémunérer. Les personnes expérimentées sont souvent des gens qui ont aussi une famille à charge, et ne veulent peut-être plus travailler à plein temps, ni faire de longs trajets. C’est là que la gig economy permet aux deux parties de s’accorder.
Lorsque l’on offre une grande variété d’emplois, il faut prendre garde à ne pas se laisser dépasser par la concurrence dans la chasse au salarié ad hoc. Lorsque le Brexit sera entré en vigueur, il sera moins facile de s’expatrier pour travailler au Royaume-Uni. Du coup, les entreprises devront se battre encore davantage pour parvenir à retenir l’attention des travailleurs de talent. Elles devront devenir plus flexibles, si elles veulent attirer et retenir les salariés dont elles ont besoin. Les personnes qui bénéficient des postes les plus flexibles sont généralement celles qui sont le plus impliquées. Ce sont ces personnes qui vous feront la meilleure publicité.
L’idée reste d’offrir des postes flexibles, de façon à ce que ceux qui voudraient embrasser la gig economy puissent le faire, tout en conservant une structure plus traditionnelle à côté afin que ceux qui préfèrent ce système puissent aussi s’épanouir.
Aussi longtemps que l’entreprise respecte la législation du travail (salaire minimum, taxes, impôts, assurances etc.), elle est libre d’offrir de l’emploi sous la forme qu’elle souhaite afin de séduire les employés potentiels nécessaire à son développement.
A côté de cela, il convient de faire preuve de mesure. En effet, il n’est pas souhaitable de construire l’intégralité de son activité sur des employés en free-lance car ce serait le chaos assuré. La flexibilité au travail ne doit pas être envisagée comme un moyen d’économiser de l’argent à court terme. On n’obtiendra les meilleurs résultats qu’en utilisant la flexibilité comme un moyen d’attirer les gens dont on a besoin, ces personnes expérimentées qui peuvent vous offrir ce dont vous avez besoin, mais qui ne peuvent pas travailler à temps plein ou qui sont trop loin de votre entreprise.
Le défi pour de nombreuses entreprises n’est pas tant d’attirer et de gérer ce personnel. Le défi se situe davantage dans la construction d’une culture organisationnelle cohérente et dans la promotion de valeurs partagées entre différents types de structures.
Le changement est la seule constante en termes d’économie, et de fait, il y a toujours des hauts et des bas. Les technologies émergentes peuvent aussi modifier les règles du jeu. Les gouvernements changent. Si une entreprise est intégralement construite sur des employés embauchés sur des contrats à long terme, elle n’aura pas la flexibilité nécessaire pour s’adapter au marché. Seules les plus souples d’entre-elles survivront.